
05 juin 2023
"Une décision historique" c’est ainsi qu’à qualifier le Président Ukrainien Volodymir Zelenski de l’accord
des États-Unis pour lui livrer les fameux F-16. Samedi dernier, les services de la Maison Blanche ont
confirmé que se dérouleront dans les prochains mois l’entrainement des pilotes ukrainiens au maniement
des commandes de l’avion de combat américain.
C’est un revirement décisif dans l’évolution de la Guerre en Ukraine, pourquoi ?
Depuis le début de la guerre et jusqu’à cette annonce de Joe Biden, personne ne voulait livrer des
avions à l’Ukraine même si cela lui permet de contrôler le ciel. L’actualité militaire n’est pas à l’avantage
des Ukrainiens, qui perdent des hommes sur un front presque immobile, qui use des deux côtés. Même
si les alliés occidentaux ont déjà livré des chars et des missiles pour la contre-offensive.
Mais pourquoi la livraison des avions de chasse apparait aussi difficile quand on voit que les
Ukrainiens ont déjà tant d’armes puissantes ? Quelle différence y a-t-il avec l’avion ?
Les avions peuvent atteindre le territoire russe, ce que les occidentaux ne veulent pas. Risquant dans
cette hypothèse de radicaliser la guerre encore plus vers une issue atomique. Mais Zelenski a rassuré
ses partenaires, il ne le fera pas. La Slovaquie et la Pologne avaient déjà livré des avions de chasse, des
MIG 29 soviétiques donc rien à voir avec les puissants et rapides F-16 américains. Après les revirements
sur les missiles, puis sur les chars, le revirement sur les avions allait de soi.
Malgré les garanties données aux Occidentaux, ces nouveaux avions de chasse dans la guerre
peuvent-ils entrainer une escalade militaire ?
Pour former les pilotes et les mécaniciens au F-16, il faut au moins 6 mois. D’ici là, les enjeux de la
guerre peuvent changer, les réalités militaires de cet apport matériel majeur ne peuvent être prises en
compte dans les calculs de défense ou d’attaque, russes ou ukrainiens. Par-conséquent aucune raison
que Poutine devienne plus agressif. D’autant qu’il l’est déjà suffisamment. Quant à la menace nucléaire,
le bluff préside, c’est le principe de la dissuasion, exhiber la bombe et faire planer la menace.
Mais doit-on s’en tenir là, repartir confiant après des arguments si pragmatiques ? L’ignoble étant déjà
en cours en Ukraine, on cherche à soigner le sang par la poudre, la plaie par la lame. Retenez quand
même que l’ombre de l’avion est celle de la mort malgré les victoires à la clé.
Commentaires(0)